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Nouveaux cultivars d'asperge pour le Québec et nouvelle méthode d'implantation des aspergerales

Yves Desjardins

Faculté des Sciences de l'Agriculture et de l'alimentation Département de Phytologie - Université Laval

La production d'asperge en est à un tournant au Québec. Les prochaines années seront déterminantes pour la culture de l'asperge: la production québécoise se maintiendra-t-elle au niveau que l'on connaît présentement, ou prendra-t-elle de l'expansion ce qui lui permettrait d'occuper pleinement le potentiel que le marché lui offre? La question demeure ouverte mais pour que cette deuxième possibilité se réalise, il est nécessaire de démontrer qu'il est possible de produire de façon rentable l'asperge au Québec.

Au cours des dernières années, on a pu constater que le facteur limitant la production dans la province et au Canada était sans contredit l'absence de variétés adaptées à nos conditions de culture. Le manque de vigueur, et de résistance aux maladies et aux dommages provoqués par le gel sont quelques-uns des facteurs qui ont contribues à la faible productivité des aspergeraies québécoises. L'amélioration variétale de l'asperge étant un travail de long haleine, en raison de la nature pérenne de la plante et des caractéristiques biologiques de celle-ci, peu de nouveaux cultivars étaient disponibles jusqu'à tout récemment. La présente conférence vise à faire le point sur les nouvelles possibilités qui s'offrent aux producteurs quant au choix des cultivars et à certaines pratiques culturales qui pourraient conduire à l'augmentation des rendements de l'asperge. Nous discuterons donc dans un premier temps de l'état des travaux de sélections variétales qui nous permettent de recommander certains cultivars pour l'établissement des nouvelles aspergeraies. Nous aborderons dans un deuxième temps une nouvelle technique d'établissement des aspergeraies qui pourrait convenir particulièrement bien aux nouvelles variétés et assurer l'obtention de rendements beaucoup plus élevés.

Recommandations variétales

On sait maintenant que les variétés Mary Washington et Viking donnent de faibles rendements au Québec, soit une moyenne de 1250 kg/ha, ce qui est tout juste la productivité requise pour atteindre le seuil de la rentabilité. Dans certains cas, des producteurs auront eu des résultats très intéressants avec ces variétés, mais leur manque d'adaptabilité et les rendements variables observés sous des conditions de culture différentes nous conduisent à rejeter ces variétés pour l'établissement de nouvelles aspergeraies. Cette recommandation est d'autant plus justifiée que ces variétés sont sensibles à la fusariose et que cette maladie prévaudra plus souvent sous notre climat rigoureux.

Les caractéristiques recherchées chez un cultiver d'asperge au Québec sont une productivité élevée, une adaptabilité supérieure aux diverses conditions de culture, une tolérance, voire une résistance aux maladies du sol et une disponibilité des semences année après année. Bien que plusieurs de ces caractéristiques se retrouvent chez certains nouveaux cultivars, seuls quelques-uns font l'objet d'une recommandation de plantation.

Un des premiers critères pour la sélection d'une variété est sans aucun doute la possibilité d'obtenir facilement les semences en quantité et en qualité suffisantes Ce critère n'est pas nécessairement respecté par toutes les nouvelles variétés. En effet le cultiver "Lucullus" qui était recommandé encore tout récemment au Québec, ne l'est plus en raison de la difficulté de se procurer des semences. En plus, la récolte des semences a été très mauvaise en Allemagne en 1987 et 1988, ce qui a limité les quantités offertes sur le marché Le cas de la variété "Jersey Giant" est un autre exemple de l'importance de pouvoir se procurer facilement les semences. On se rappellera tous du mélange des parents de cet hybride qui a retardé de 3 ans l'introduction de ce cultiver et son remplacement par la variété synthétique Syn 4-56, qui n'était pas constituée de plants entièrement mâles et dont le rendement était incertain.

Un critère additionnel sur lequel doit se fonder le choix d'un cultiver est sa vigueur et son adaptabilité à des conditions de culture diverses On sait qu'une des manières de lutter efficacement contre la fusariose est de maintenir la vigueur des plants d'asperge. Un plant possédant une vigueur accrue pourra surmonter plusieurs stress, entre autre le gel tardif, et récupérera plus facilement à la suite d'épisodes contraignants.) Selon mon expérience, on doit juger de la qualité d'un bon cultiver non pas selon sa performance dans des essais locaux mais plutôt en comparant sa performance générale sous les diverses conditions rencontrés dans plusieurs essais régionaux. Les conditions de culture et les microclimats particuliers de chacune des aspergeraies québécoises ne se comparant pas nécessairement aux essais locaux effectués dans la province, les recommandations variétales doivent se fonder sur le potentiel qu'a un cultiver de bien se comporter sous diverses conditions. II existe peu de cultivars qui possèdent cette capacité d'adaptation qui leur permet de produire adéquatement sous plusieurs conditions. Jusqu'a présent seules deux familles de cultivars possèdent cette qualité adaptative, soit certaines lignées de Lucullus et les cultivars provenant du programme d'amélioration du NewJersey.

Malgré le fait qu'il est difficile d'obtenir les semences du cultiver Lucullus, comme il a été évoqué précédemment, ce cultiver est intéressant en raison de sa bonne productivité et de son assez bonne adaptabilité. Parmi toute les sélections disponibles du cultiver Lucullus, la sélection Lucullus Mid-early. est à privilégier puisqu'elle se classe parmi les 10 cultivars les plus productifs dans la plupart des essais variétaux au Canada. Cette variété s'est très bien comportée dans les essais effectués à l'université McGill et à la ferme expérimentale de Deschambault. C'est une asperge de très grande taille qui est tolérante aux maladies du feuillage. Elle possède un fort rendement et des tests de dégustation effectués à Laval en 1987 I'on classé parmi les meilleures. Cependant, elle a pour défaut d'avoir tendance à débourrer rapidement par temps chaud et d'avoir des écailles proéminentes. Cette caractéristique a été observée à Guelph, Ont., où le pourcentage de turions vendables par rapport au nombre total des turions n'était que de 65 %. II faut être prudent lors de l'achat des semences de prendre soin de bien mentionner le nom du clone que lion désire obtenir, puisque Lucullus est le nom donné à toutes les variétés produites en Allemagne de l'ouest par la Sudwest Deutsche Saatrutcht (Dr. H. R. Spath, Draisstrabe 20, 7550 Rastatt). Le nom ou le numéro qui suit l'appellation de Lucullus est donc très important puisque ce n'est pas toutes les sélections de cet hybride qui ont donné de bons rendements.

Parmi les nouveaux cultivars disponibles, on retrouve surtout ceux qui sont produits aux États-Unis par le Dr. Ellison à l'université Rutgers, au NewJersey. À la suite d'une diminution importante des superficies en cultures dans l'état du New-Jersey survenu à la fin des années 60, un important programme d'amélioration a été mis sur pied. Puisque la raison principale du déclin de l'industrie dans cet état était la présence du Fusarium, l'objectif premier du programme était de développer des variétés qui seraient résistantes à la maladie.

La première variété issue du programme a été la variété Jersey Centennial. Cette sélection était issue de croisements entre des plants de la variété Mary Washington sélectionnés dans les états du New-Jersey et du Michigan et qui démontraient une bonne productivité et une bonne tolérance à la fusariose. En 1982, l'université de Guelph obtenait les droits de production de la semence de ce cultiver pour le Canada. Cette variété s'est toujours bien comportée dans les essais aux États-Unis comme en fait foi le rendement un rendement de 6218 lb/A obtenu dans un essai de variété effectué à Sodus au Michigan par le comité de recherche sur l'asperge du Michigan. Les résultats des essais Canadiens sont toutefois moins éloquents. En effet, Jersey Centennial n'a pas produit comme on l'espérait au Québec et au Canada puisque ce cultiver s'est classé parmi les derniers au niveau du rendement (= 2 500 Kg/ha), derrière Viking 2G dans les essais de Deschambault et de McGill et à un niveau légèrement supérieur à celui de Viking dans les essais effectués à Guelph et Simcoe en Ontario (Tableau 1).

Parmi les cultivars qui retiennent le plus notre attention, on retrouve les hybrides entièrement mâles issus des travaux de Rutgers. En effet, les travaux d'amélioration du Dr. Ellison se sont poursuivis et ont permis l'identification de quelques super-mâles ayant une bonne abilité générale à la combinaison, ce qui signifie-que leur descendance possède en général des caractéristiques de productivité supérieures. De tous ces super-mâles, il y en a un qui se distingue plus particulièrement puisqu'il est le père de plusieurs nouvelles variétés; il porte le numéro 22-8. Ce plant super-mâle a été croisé avec plusieurs plants femelles et chacun de ces croisements se comporte très bien dans la plupart des essais variétaux effectués au Canada et dans le nord des États-Unis.

Le premier cultiver de la famille (22-8) qui fait l'objet d'une recommandation est Jersey Giant-. Ce cultiver a produit de forts rendements dans la plupart des essais de cultiver nationaux et s'est tout particulièrement bien comporté dans les essais effectués à Deschambault et à l'université McGill (Tableau 1). Ce qui distingue ce cultiver des autres est entre autre sa grande adaptabilité aux divers environnements culturaux, ce qui est un caractère très intéressant comme on l'a mentionné plus tôt. Que ce soit au New-Jersey ou en Nouvelle-Zélande, où des rendements supérieurs à 7 500 kg/ha ont été obtenus, où dans les essais nationaux, la productivité de ce cultiver est constamment supérieure. II est intéressant de mentionner que les variétés issues du programme de Rutgers sont tolérantes à certaines races de Fusarium. Cette tolérance est associée à la vigueur des plants de cette variété. Le seul inconvénient que présente ce cultivars et tous les cultivars issus de Rutgers est toutefois le prix élevé de la semence qui se vend près de 3 ¢/graine ($625/lb). A ce prix, on devra s'assurer que chaque graine produise un plant vigoureux. La production de transplante en serre pourrait représenter une solution de rechange à la production conventionnelle de griffes des plus intéressante et je vous la décrirai plus en détail un peu plus tard. Les graines de ce cultivars sont disponibles chez deux grainetiers américains (Nourse Farm inc.Box 485 RFD, South Deerfield, MA 01373 (413665-2658) et Pan-American seed). En considérant tous les facteurs qui déterminent le choix d'un cultiver, Jersey Giant est sans contredit celui qui offre le plus d'avantage et représente actuellement le meilleur achat. Malgré le coût d'établissement élevé qui découlera de l'achat des semences de ce cultiver, le rendement supérieur, et la vigueur accrue de cette sélection devrait plus que compenser pour cet investissement initial. Peut-être serait-il temps de ressusciter le programme d'aide à l'établissement de nouvelles aspergeraies pour les producteurs qui établiront de nouvelles plantations avec cette variété et les autres issues du programme de Rutgers.

D'autres cultivars issus du même super-mâle viennent d'être nommés et sont disponibles en quantité limitée chez Nourse Farm (Jersey Giant, J. Prince, Greenwich, J. Titan, J. King, J. General) (Tableau 1). Ces cultivars, comme on peut le constater, sont légèrement moins productifs que Jersey Giant. On doit toutefois mentionner que les résultats obtenus dans les nouveaux essais sont encore fragmentaires et qu'ils de seront Validés que dans plusieurs années. Au États-Unis, des cultivars comme Jersey Gem et Jersey King (Md10 X 22-8) produisent près de 25 % plus que Jersey Giant. Ces cultivars ne sont pas encore introduits dans les essais variétaux canadiens.

La présentation des essais variétaux au Canada ne serait pas complète si on omettait de discuter des nouveaux hybrides produits à l'université de Guelph. Malgré le décès de Dr. Tiessen en 1988, le programme d'amélioration de l'asperge se poursuit sous la direction du Dr. David Wolin qui est invité à ce colloque. Des plants super-mâles sélectionnés à Guelph sont présentement évalués afin de déterminer leur abilité à la combinaison. Les super-mâles G203 et G205 semblent donner de très bons résultats et leur descendance hybride devrait être disponible pour des essais régionaux l'an prochain. On peut donc prédire qu'un cultiver canadien entièrement mâle devrait être disponible d'ici 5 ans.

L'amélioration de l'asperge est un travail de très longue haleine, car il peut s'écouler plus de 12 ans entre le moment où une première sélection est effectuée et le moment où une nouvelle variété est introduite. De nouvelles approches d'amélioration, faisant appel aux biotechnologies, sont maintenant offertes aux améliorateurs et devraient permettre de résoudre certains problèmes spécifiques qui ne trouveraient de solution qu'après de nombreuses années d'amélioration conventionnelle. En effet, il est maintenant possible de sélectionner certains gènes qui ont une fonction spécifique dans la plante ou d'autres organismes vivants et de les introduire dans une variété désirables. A titre d'exemple, des recherches démontrent qu'il serait possible de sélectionner le gène responsable de la production d'une toxine chez la bactérie Bacillus thurigiensis, l'agent de lutte biologique contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette, et de l'introduire dans l'asperge. La nouvelle plante résultant de cette manipulation génétique aurait une résistance constitutive au criocère de l'asperge. On peut imaginer d'autres manipulations génétiques telles que l'introduction de gènes de résistance à l'atrazine qui nous permettraient d'employer cet herbicide chez l'asperge ou encore l'introduction d'un gène de détoxification de l'acide fusarique, toxine produite par le Fusarium et qui cause le flétrissement des fougères d'asperge. Un programme de collaboration est présentement en cours entre l'université de Guelph et l'université Laval afin de développer certaines méthodes qui nous permettront d'introduire de gènes spécifiques dans l'asperge.

Production de transplante d'asperge

Comme on l'a mentionné précédemment, les nouveaux cultivars introduits au cours des dernières années se vendent à un prix beaucoup plus élevé que les semences normalement employées (p.ex. Viking G). Une nouvelle technique d'établissement des plantations, qui avait été évoquée brièvement lors du dernier colloque sur l'asperge de 1987, pourrait convenir particulièrement bien à ces nouveaux cultivars. Cette technique est la production de transplants d'asperge en serre. Dans cette deuxième partie de la conférence, nous décrirons en détails les étapes à suivre pour réaliser des transplante de bonne qualité. Nous présenterons également les avantages que présente cette technique et une comparaison des coûts de production associés à la plantation d'une pépinière de griffe et la préparation de transplante en serre. Les résultats de travaux de recherché conduits à la ferme d'Agriculture Canada en collaboration avec Michel Lamarre seront brièvement présentés.

Le cycle de production conventionnelle de l'asperge au Québec consiste à produire des racines tubéreuses ou griffes à partir de semence. Le semis s'effectue à l'extérieur en pépinière au début du printemps (mi-mai) et l'arrachage se fait le printemps suivant, avant le débourrement des bourgeons. Malgré que cette technique d'établissement des aspergeraies soit la seule pratiquée jusqu'à ce jour, elle présente plusieurs inconvénients. En effet, elle entraîne une grande hétérogénéité des plants étant donné que la production s'effectue sous des conditions non-contrôlées de température et d'humidité. En raison d'une compétitivité inégale entre les plants, la croissance des plants les plus petits est retardée, ce qui les conduits à devenir plus faibles et plus sensibles à l'attaque des pathogènes. De plus l'arrachage et l'entreposage font subir des stress importants aux griffes (ex. bris, dessiccation) ce qui rend les plants plus vulnérables aux maladies présentes dans le sol: fusariose et rhizoctonie. Après quelques années, une population hétérogène s'établit donc au champ et plusieurs plants plus faible peuvent venir à disparaître. Finalement, la longueur de la saison de végétation restreinte ne permet pas un développement et une vigueur des griffes aussi importants que celle des griffes produites dans les régions plus méridionales.

La production de transplante en serre est une pratique assez récente chez l'asperge. Les transplante ont été utilisés pour la première fois dans une plantation pour combler les espaces laissés libres sur le rang. Les premiers essais ont ensuite été menés pour l'implantation d'aspergeraies commerciales dans les états du New-Jersey et de la Californie. Depuis une dizaine d'années, quelques producteurs avant-gardistes ont expérimenté cette nouvelle méthode d'établissement de leur aspergerais. Ces producteurs ont pu observer une meilleur uniformité des plants au champ et un incidence moindre des maladies, ce qui s'est traduit par des rendements supérieurs. II rapportent de plus les avantages suivant: réduction des coûts lors du semis et de l'implantation, meilleur contrôle de la germination et des maladies, amélioration et accélération de la reprise des plants.

Le semis s'effectue normalement vers la première semaine de mars puisque la période de croissance en serre est d'environ 10 à 12 semaines. Les graines sont plantées dans des contenants multicellules d'une dimension minimale de 175 cm3 (5cm X 5 cm X 7 cm). Dans nos essais, des contenants de type paperpots (FS 610) (Hakmet co.) ont été employés. Ces contenants facilitent grandement le semis et offrent la possibilité de mécaniser la plantation au champ. Le substrat de culture peut être le Pro-mix Bx de Premier. Nous sommes présentement à mettre au point un substrat mycorrhizé pour les transplante d'asperge dont les avantages seront décrits plus loin. La désinfection des semences avec du bénomyl et du thiram est requise pour diminuer les risques de fusariose et de fonte des semis. Dans un souci d'économie d'énergie, les semis peuvent être placés pendant les deux premières semaines en chambre de germination à une température et une humidité optimales (24°C, 70 % H.R.). Les plantules sont ensuite transférées en serres maintenues sous régime de température de 24°C le jour et de 18°C la nuit. La fertilisation se fait généralement à chaque arrosage au moyen d'une de solution liquide (fertigation) à partir des solutions décrites au tableau 2. II est important de spécifier qu'à ce niveau, une croissance maximale des transplante est obtenue lorsque 75 % de l'azote est fourni sous forme nitrate (NO3) et 25 % sous forme ammonium (NH4). La solution de fertigation présentée au tableau 2 a été balancée afin de tenir compte de ces exigences.

La transplantation au champ s'effectue normalement à partir de la mimai. Nous conduisons toutefois une expérience afin de vérifier s'il ne serait pas possible de planter plus tardivement les transplants au cours de l'été et d'ainsi réduire les coûts de chauffage des serres. Afin d'assurer une reprise plus rapide et uniforme, les jeunes plants sont déplacés à l'extérieur de la serre une semaine avant la transplantation pour qu'ils s'acclimatent graduellement aux conditions naturelles de température et de vent.

Des études ont été conduites à l'université Laval et à la ferme expérimentale de Lavaltrie sur l'effet du CO2 et de l'éclairage artificiel sur la croissance et le développement des transplants ainsi que sur l'effet résiduel au champ. L'atmosphère enrichie en CO2 et l'éclairage supplémentaire ont amélioré la qualité des transplants en serre en doublant la masse sèche des plants. Le taux de reprise au champ a été comparable à celui des griffes. De plus, les plants ayant reçu un éclairage d'appoint de 20 W/m2 et un enrichissement carbone de 1500 ppm avaient une croissance comparable après deux ans à celles de griffes âgées de trois ans.

D'autres travaux de recherche ont permis d'évaluer l'effet de champignons mycorhizateurs de type vésiculaire arbusculaire (VAM) sur la croissance et la reprise des transplants. La présence de VAM dans le substrat de culture augmente significativement la reprise et le développement végétatif des plants en première et deuxième année de croissance au champ. Ces résultats laissent présage! Des augmentations très intéressantes du rendement. Nous somme présentement à évaluer un avantage additionnel des VAM, soit leur capacité de prévenir l'infection provoquée par Fusarium.

II reste à savoir si la technique de production des transplants est une solution de rechange économiquement viable à la production conventionnelle de griffes en pépinière. Pour ce faire, nous avons dressé une liste des coûts de production associés à la production de transplants et de griffes (Tableau 3). Selon nos estimations et les hypothèses que nous avons émises, le coût unitaire pour la production d'un transplant est d'environ 0.126 $ soit près de 5 ¢ de plus que pour une griffe. Pour chaque hectare d'aspergeraie implanté, il en coûtera uniquement pour le matériel végétal $1976 dans le cas des griffes et $ 3112 pour les transplants. Malgré leur coût élevé, les transplante offrent des avantages plus nombreux que les griffes puisque la plantation des griffes exige des frais supplémentaire en main-d'oeuvre, car elle se fait de façon manuelle, tandis que la plantation de transplante peut s'effectuer à l'aide d'une transplanteuse semi-automatique. La meilleure uniformité au champ, I'absence de maladie à la transplantation, une durée d'élevage plus courte, une transplantation facile et rapide et une germination maximisée sont des facteurs qui justifient l'adoption de cette méthode d'établissement.

Copyright © 1990.


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