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Les pucerons

PATRICK NICOLAS

Ce sont des insectes piqueurs, de petite dimension (2 à 4 mm) et de couleur variable. Certaines espèces sont recouvertes de filaments blanchâtres comme le puceron lanigère (Eriosoma lanigenrum) ou le puceron laineux du hêtre (Pbyllaphis fagi). Ils possèdent des formes sans ailes (dites aptères) et des formes ailées.

Cycle et dégâts

Les pucerons vivent en colonies très importantes sur les pousses tendres, les feuilles, parfois sur les fleurs, les rameaux, les branches et les racines. Ils peuvent effectuer leur cycle de développement sur un seul hôte végétal, comme le puceron laineux du hêtre, ou sur un hôte végétal primaire et un ou plusieurs hôtes secondaires.

Les dégâts des pucerons peuvent être importants car ils prélèvent des quantités importantes de sève et provoquent souvent la déformation des plantes attaquées. C'est le cas du puceron cendré du pommier (Dentatus malicola) qui, par ses nombreuses piqures, provoque l'enroulement puis le jaunissement des feuilles et la déformation des pousses. On peut citer également le puceron vert du rosier (Macrosiphum rosae) le puceron vert du pommier (Aphis puni) le puceron noir du pêcher (Anuraphis persicae) le puceron noir du cerisier (Myzus cerasi) ou le puceron vert du groseillier (Aphis grossulariae). Quelquefois, ces déformations peuvent prendre la forme de galles, les pucerons étant à l'intérieur (puceron du peuplier (Pemphigus) Chermès de l'Epicea (Sacciphantes viridis)). Sur les conifères, cela peut provoquer le brunissement des aiguilles et parfois leur chute (puceron bronzé (Cinara cupressi) puceron des aiguilles de l'Epicea (Liomphis abietinum).

Les pucerons rejettent un exsudas sucré, appelé miellat, très abondant et fort désagréable quand il recouvre les bancs, tables ou voitures sous les arbres. Le cas le plus connu est celui du puceron du tilleul (Eucallipterus tilliae). Mais, surtout, ce miellat est très convoité par les fourmis qui se transforment en véritable éleveur, transportant les pucerons aux meilleures places, en les protégeant contre les prédateurs...

Le puceron possède plusieurs prédateurs naturels comme les coccinelles, les chrysopes, les punaises et les syrphes. Ces prédateurs sont très performants: une coccinelle adulte mange de 50 à 60 pucerons par jour, une larve de chrysope 500 sur 15 à 20 jours, une larve de syrphe 400 à 700 sur 10 jours. Mais ces prédateurs ne se reproduisent qu'à partir du moment où les populations de pucerons sont suffisamment élevées. Pour le jardinier bio, il faut donc surveiller les populations au printemps avant l'arrivée des prédateurs. Mars-avril est la période critique. Les plantes les plus menacées sont les arbres fruitiers, surtout pontonniers et cerisiers, et des plantes ornementales comme les chèvrefeuilles, les rosiers et les conifères (surtout l'épicéa).

Moyens de lutte

La première démarche à faire, c'est un comptage régulier des populations pour vérifier l'extension de celles-ci.

Dans le cas des arbres fruitiers, le brossage des troncs et la pose d'un badigeon à l'argile, pendant l'hiver, diminue fortement les risques d'attaque massive. Mais pour empêcher les fourmis de provoquer l'extension rapide des colonies, la pose d'un collier contenant un répulsif sur le tronc des arbres permettra une bonne protection. Si on constate une augmentation trop importante du nombre de ravageurs sans apparition de prédateurs, on pourra réaliser un traitement. II faut savoir que les pucerons sont des insectes fragiles et qu'un simple arrosage au jet élimine un bon nombre de sujets. En cas de recours à un traitement, il faut toujours commencer par des pulvérisations de produits peu actifs pour empêcher la destruction des prédateurs (macération d'orties, préparation à base de feuilles de fougères mâles, de feuilles de rhubarbe ou de tanaisie, poudrage avec des poudres de roches). En cas d'attaque grave, on pourra utiliser des produits à base de pyrèthre ou de roténone.

Dans le cas des végétaux d'ornement, la surveillance aura la même importance, même si les plantes résistent bien dans l'ensemble aux pucerons. On fera particulièrement attention aux attaques précoces sur les épicéas et sur les chèvrefeuilles. Dans le cas du chèvrefeuille, la déformation des jeunes pousses empêche la formation complète des boutons floraux et la plante reste chétive et inesthétique.

Les insectes étant souvent rattachés à une plante bien précise, plus la diversité végétale sera grande, moins les risques de pullulation seront importants.

Les ravageurs ne sont pas une menace grave, sauf lorsque l'équilibre de la nature est rompu.

 

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