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Ecological Solutions Roundtable
AGRO-BIO - 350 - 02
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L'angélique cultivée (Angelica archangelica) est une plante bisannuelle d'origine européenne de la famille des ombellifères comme la carotte et le céleri. Toutes les parties de la plante sont utilisables et se caractérisent par un arôme rappellant le génévrier et le musc. La plante trouve usage en médecine, en confiserie et en parfumerie principalement.
Au Québec, on trouve à l'état naturel l'angélique noire-pourprée (Angelica artopurpurea) qui est elle aussi aromatique et peut s'utiliser comme sa cousine. Son arôme est toutefois moins prononcé et ses racines moins grosses.
La plante à maturité mesure de 1 à 2 mètres de hauteur. Sa tige principale est vide et robuste. Ses feuilles qui mesurent jusqu'à 90 cm de long, sont divisées en trois parties dentellées et sont de couleur rouge-pourpre à leur base. Les fleurs forment une ombelle de couleur jaune-verte située à l'extrémité de la tige. Les racines sont longues, fuselées, épaisses et charnues et peuvent peser jusqu'à 1.5 kg, 300 g en moyenne.
Bien que bisannuelle, l'angélique ne fleurit souvent qu'à sa troisième année de croissance. Si la tige est toujours récoltée avant ou à la floraison, la plante persistera de nombreuses années et sera donc gérée comme une vivace.
L'angélique est une plante de climat frais préférant pour sa croissance des températures entre 5 et 18° C. Elle résiste très bien à l'hiver et c'est pourquoi elle abonde dans des contrées nordiques comme la Laponie et l'Islande.
L'angélique est également une plante de sol humide. On la retrouve souvent dans la nature le long des cours d'eau où sa racine puise directement dans la nappe d'eau. De 500 à 1300 mm de pluie sont nécessaires pour sa production.
Le sol idéal est un loam profond, légérement acide (pH entre 4.5 et 7.3) et humide quoique bien drainé. Comme l'angélique aime l'ombre partielle, les sites en plein soleil peuvent exiger un système d'irrigation.
La culture de l'angélique commence par la production de jeunes plants. Ceux-ci sont produits le plus souvent à partir des graines mais peuvent également être produits à partir de la division de vieilles racines ou des repousses qui partent de la racine lorsque les tiges sont coupées. Ces deux dernières méthodes donnent des résultats moins satisfaisant que le semis.
Le semis requiert de préférence des graines jeunes. Le pouvoir germinatif des graines d'angélique décline en effet rapidement, surtout à température ambiante (voir la section sur la récolte et le traitement des graines). Avant le semis, un pré-traitement à 5° C pendant six semaines dans du sable ou de la vermiculite humide améliorera le taux de germination (Laufer, 1984). Une méthode plus rapide que recommandent des chercheurs roumains (Cseresnyes et Baleanu, 1986) est de tremper les graines dans l'eau pendant six heures à 10° C avant le semis. Comme les graines sont enveloppées dans des achaines, il pourrait être avantageux de les en extraire avant le semis.
Selon plusieurs sources, les graines d'angélique ont besoin de lumière pour germer. On les recouvre donc d'un peu de terre ou de sable fin seulement. Le sol doit également être gardé humide. Le taux de semis utilisé en Limagne dans le centre de la France, région où il y a une grande production d'angélique, est de 12 kg l'hectare.
Le plus souvent, le semis se fait en mars en pépinières (en serre ou couche froide). En Europe, les semis sont parfois commencés dès la fin de l'été ou le début de l'automne, soit peu après la récolte des graines. Les graines devraient alors être semées dans moins de trente jours après la récolte pour s'assurer d'un bon taux de germination. En zone vraiment nordique, les graines ne germeront que le printemps suivant même si elles sont semées à l'automne.
Pour la propagation à partir de division racinaire ou de repousses, on plante à l'automne ou au printemps en rangs espacés de 45 cm.
Les jeunes plants sont transplantés au printemps en rangs espacés de 50 à 90 cm, 30 à 45 cm entre les plants. Une population de 50 000 plants à l'hectare est typique. Si on ne transplante pas, il faut éclaircir les semis pour obtenir cette densité de population.
En Limagne, une méthode beaucoup plus intensive est adoptée. Les jeunes plants partis en mars sont transplantés en champ en juillet en rangs espacés de 25 cm avec 10 cm d'espacement sur le rang. A tous les quatre rangs, on laisse une bande de 50 cm pour circuler. Le repiquage en fin d'été est aussi intensif et se fait selon un double quadrillage de 75 cm qui met tous les plants à une distance de 53 cm chacun.
En Limagne, le terrain dans lequel sont transplantés les jeunes plants au printemps est fertilisé abondamment à l'automne précédent la transplantation avec des doses allant jusqu'à 100 tonnes l'hectare de fumier de bovin. Il y a un second apport de fumier au moment du repiquage. Le sol est aéré et désherbé tout au long de la culture.
En Finlande, Halva (1990) recommande l'application de compost ou d'engrais minéraux complet avant la transplantation, à la mi-été puis en deuxième année. Il recommande également l'application de bore.
Bomme et Wurzinger (1990) considère que les plantes médicinales sont en général surfertilisées. Ils recommandent que les doses d'azote ne dépasse pas 120 kg/ha pour l'angélique.
Adventices
Les mauvaises herbes annuelles ne posent pas trop de problèmes dans la culture de l'angélique. Elles sont contrôlées mécaniquement de la plantation jusqu'à ce que les plants d'angélique fassent assez d'ombrage pour limiter la croissance des annuelles, ce qui veut dire vers la mi-août au Québec. Les mauvaises herbes vivaces peuvent être plus problématiques.
Insectes ravageurs
Selon Daniel Cloutier de la station de recherches d'Agriculture Canada à l'Assomption, l'angélique serait susceptible au Québec aux attaques des pucerons mais surtout à celle des chenilles du papillon du céleri (Papilio polyxenes asterius). Ce papillon serait attiré encore plus par l'angélique que par le céleri. La chenille peut être contrôlé au moyen de Bt.
Les principes aromatiques de l'angélique sont plus persistents dans les racines que dans les autres parties de la plante. Ils sont par contre plus concentrés et plus divers dans les graines.
Mise-en-garde Une mise-en-garde est nécessaire pour les personnes qui ont à récolter une grande quantité de cette plante. En effet, certaines substances contenues dans la plante peuvent susciter une dermatite lorsque la peau est exposée au soleil. Il est donc conseiller de porter gants et manches longues pendant la récolte. |
Racines
Lorsque la production d'un fort rendement de racines est l'objet principal de la culture, on ne récolte pas la première année. Les racines de première année seraient cependant de qualité supérieure. Pour favoriser le développement racinaire, on peut repiquer les plants en fin de saison avec un espacement encore plus grand de 1 m ou plus. Ce repiquage tardif est plus délicat. Si les plants ont été parti à l'automne précédent, on veillera à couper les têtes de fleurs qui pourraient apparaître de façon à encourager le développement racinaire.
Les racines, jaune-grise en surface, sont donc récoltées le plus souvent à l'automne de la deuxième année. On peut toutefois les laisser hiverner et ne les récolter que tôt au printemps suivant avant le début de la croissance.
Les racines sont lavées et séchées à l'air libre ou en sac de jute dans un entrepôt aéré et chauffé entre 23 et 40 ° C. À plus de 40° C, il y a volatilisation de certaines substances et donc perte de qualité. On peut trancher dans le sens de la longueur les plus grosses racines pour en accélérer le séchage. D'ailleurs, les racines peuvent fendre en séchant.
Une fois séchées, les racines se conservent préférablement dans des boîtes de métal hermétique qui les protégeront des insectes et qui permettront de mieux préserver leur arôme et leurs propriétés médicinales.
On extrait de 0.10 à 0.37% d'huile des racines fraîches et de 0.35 à 1.00 % d'huile des racines séchées. Les petites racines ont de plus grandes concentrations d'huiles essentielles que les grosses et ne doivent pas être mises de côté lors de la récolte.
En Finlande, le rendement moyen pour la racine d'angélique est de 13 000 kg l'hectare.
Tiges
En Europe, les tiges sont récoltées en fin de juin ou début de juillet, c'est-à-dire avant ou à la floraison. Si l'objectif unique est la récolte des tiges, on peut attendre que les racines soient vraiment bien développées (troisième année) et gérer la plante comme une vivace.
Les repousses produites après coupe de la tige sont quelquefois récoltées elles aussi.
Graines
La récolte des graines se fait lorsque celles-ci sont à maturité. On choisit de préférence une journée ensoleillée et l'on attend que la rosée soit partie. On laisse les têtes à sécher sur une toile en un endroit chaud ou dans un abri bien aéré. Après quelques jours de séchage, on peut battre les têtes et tamiser les graines.
Après le premier criblage, on laisse encore les graines à sécher dans un endroit chaud et ensoleillé. On doit alors les brasser chaque jour pour laisser l'humidité s'échapper. Il est essentiel de faire sécher les graines complètement avant de les entreposer. On peut les conserver jusqu'à deux ans au sec à 5° C sans qu'elles ne perdent leur pouvoir germinatif (Ojala, 1985a). Laufer (1984) conseille de les conserver dans une boîte de plastique hermétique.
La production de semence de qualité exige certaines attentions. Berger (1971) mentionne que les producteurs autrichiens gardent les plus grosses racines lors de la récolte des racines afin de produire de la semence. D'autres part, les graines les plus grosses produiraient des plants plus forts et ayant un développement plus rapide (Ojala, 1985b). Les graines les plus grosses se situent sur l'ombelle (tête) principale des plants.
Feuilles
La récolte des feuilles peut se faire dès la première année si les plants sont forts. On les récolte tôt dans la saison car il y a souvent des maladies virales ou fongiques qui apparaissent en fin d'été et qui affectent l'apparence des feuilles.
Pour le thé d'angélique, on passe le feuillage séché dans un tamis de 9 mm (3/8") en prenant soin d'enlever les saletés.
Richters
Goodwood (Ontario) L0C 1A0
téléphone: (416) 640-6677
télécopieur: (416) 640-6641
Pépinière spécialisée dans les fines herbes. Graines d'angélique disponibles.
Matol Botanique International ltée
1111, 46e avenue
Lachine (Québec), H8T 3C5
tél: (514) 639-0730
Compagnie fabriquant des produits de phytothérapie. Semences disponibles.
Abivardi, C. et G. Benz. 1984. Tests with the extracts of 21 medicinal plants for antifeedant activity against larvae of Pieris brassicae (Lepidoptera, Pieridae). Mitteilungen der Schweizerischen Entomologischen Gesellschaft, 57(4):383-392.
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MISE-EN-GARDE Ce document a pour but de faire la synthèse de l'information scientifique et populaire disponible sur le sujet traité, dans une perspective d'agriculture biologique. Il ne s'agit donc pas de recommandations ou d'un guide de production. |
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