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EAP Publication - 3F
(Tiré de: La phytoprotection des vergers de pommiers au Québec C. Vincent et N.J. Bostanian, éditeurs. Bull. tech. No. 19, 1984; Direction générale de la recherche Agriculture Canada)

LUTTE ECOLOGIQUE CONTRE LES RAVAGEURS: S'ATTAQUER AUX CAUSES

par
Dr. Stuart B. Hill
Département d'entomologie et des Projets
d'Agricultures Écologiques
Collège Macdonald de l'Université McGill
Ste-Anne de Bellevue (Québec) H9X 3V9

Le présent exposé est révolutionnaire par sa manière d'envisager la lutte contre les ravageurs, et reflète bien le changement de conception fondamentale qui est en train de gagner le domaine scientifique (Kuhn 1970). Il traite du sujet dans un sens plus large que d'habitude et fait notamment appel aux plus récentes perceptions des facteurs régissant les comportements humains. I1 fait ressortir en particulier la nécessité d'identifier les causes véritables des problèmes engendrés par les ravageurs, d'y faire face et d'abandonner définitivement la pratique courante de ne s'attaquer qu'aux symptômes.

Les Pesticides et leurs Problèmes

Les causes de nombreux problèmes engendrés par les ravageurs se situent en dehors du domaine d'action des disciplines destinées habituellement à les traiter. En outre, l'application des moyens proposés demande une compréhension nouvelle du rôle des individus et des institutions à l'égard des changements sociaux. Les êtres humains doivent devenir plus conscients de leurs "modes" de comportement et accepter davantage la responsabilité de leurs actes; de son côté la société se doit d'appuyer davantage ceux qui s'efforcent de mettre fin à leur comportement "compensatoire" et à tout mettre en oeuvre pour empêcher la réapparition de ce comportement (Jackins 1964).

Depuis la fin des années 1940, la lutte contre les ravageurs est de plus en plus associée aux pesticides de synthèse. De telle sorte qu'aujourdthui plus de 2 millions de tonnes métriques de pesticides (éléments actifs) sont deversées annuellement dans le monde, soit 34% en Amérique du Nord, 45% en Europe de l'Ouest et de l'Est et 21% dans les autres pays. Ce chiffre représente plus du double des quantités utilisées il y a dix ans (Pimentel 1981).

Malgré les améliorations apportées aux différents produits chimiques, à leurs formules et aux méthodes d'application, les problèmes inhérents à l'utilisation des pesticides n'ont pas diminué pour autant. Au contraire, certains se sont même aggravés. La majorité de ces problèmes sont dus au fait que presque tous les pesticides sont des produits entièrement nouveaux (sans équivalents naturels). En outre, comme les ravageurs sont des entités économiques et non biologiques, ces produits chimiques ne sont jamais spécifiques aux ravageurs (les poisons ne sauraient être selectifs selon des critères économiques). Les principaux problèmes résident dans le fait que les pesticides et leurs dérivés sont persistants et ont des effete cumulatifs; que leur effet n'est pas selectif; qu'il est difficile de les appliquer uniquement à des organismes cibles; qu'ils ont des effete léthaux et sub-léthaux, immédiats et à long terme; que leur taux de mauvaise utilisation est extrêmement élevé; que leur emploi (ou leur mauvaise emploi) est généralement suivi d'une réapparition et souvent même d'une recrudescence des ravageurs; que ces derniers développent invariablement une résistance aux pesticides et que souvent des ravageurs secondaires font leur apparition (Hill 1977, 1982).

Comment expliquer qu'en dépit d'une liste aussi longue d'inconvénients, l'utilisation des pesticides soit si généralisé? La raison évidente est que l'usage des pesticides entraîne généralement une augmentation des profits (ou tout au moins une diminution des pertes); cependant, cela n'est vrai que parce que notre système d'analyse des coûts-bénéfices ne tient pas compte des coûts associés aux problèmes ci-dessus. (11 s'agit la d'un exemple parmi tent d'autres des nombreux moyens que notre société a de sanctionner le profit à court ferme de l'entreprise privée au dépens des frais à long terme du public). Dans la majorité des cas, il n'y a pas d'autres méthodes pour combattre les ravageurs, ou les moyens existants sont d'application peu commode. Cependant, une autre raison, moins évidente, fait que la majorité des utilisateurs sont aussi inconsciemment attirés par les pesticides pour leurs propriétés symboliques, en particulier pour leur "symbole de puissance". Dans bien des cas, la plupart des êtres humains sont portés à agir comme s'ils étaient impuissants ou vulnérables, ils ont de ce fait tendance à se laisser inconsciemment attirer par des signes extérieurs de puissance, par exemple sur le plan de la profession, de la position sociale, des loisirs, de la possession, et même sur le plan des instruments et techniques utilisés pour résoudre les problèmes. II va de soi que ce comportement "compensatoire" tend à être automatique et repétitif de manière prévisible et à se défendre énergiquement, mais n'arrive jamais à engendrer de satisfaction durable. C'est comme si la notion de "suffisance" n'existait pas. Parce que les pesticides sont considérés comme des poisons puissant, en général appliqués directement sur "l'ennemi" au moyen d'appareils puissants et, parce qu'ils ont des effete prévisibles dans l'immédiat, ils sont tout désignés pour jouer ce rôle "compensatoire". De leur côté, les solutions alternatives sont généralement présentées comme des techniques douces; elles sont souvent d'un emploi plus compliqué et leurs effete sont moins certains. Ces effets peuvent se manifester de manière indirecte et, souvent, il faut davantage de temps pour venir à bout des ravageurs par ces moyens qu'avec la majorité des pesticides. Cela explique sans doute en grande partie le peu d'intérêt accordé à ces techniques alternatives malgré leur supériorité en terme d'analyse des coûts-bénéfices. C'est ce qui explique aussi certaines des tensions ressenties lorsque notre bon sens nous conseille de faire telle chose, tandis que certaines forces obscures semblent nous pousser à ignorer cette sagesse intérieure.

Ainsi, je débute à partir de la prémisse que les méthodes de lutte contre les ravageurs sont utilisées, et que même les recherches sur ces méthodes sont effectuées, non pas dans un cadre scientifique et objectif mais plutôt très subjectif et personnel. Cette situation s'applique non seulement à la lutte contre les ravageurs, mais aussi à toutes les parties du système alimentaire de même qu'à chaque aspect de notre vie. Partant de ce principe, il est facile de comprendre pourquoi dans le système alimentaire (et même dans le secteur industriel en général) les principaux objectifs sont la productivité, le profit et la puissance. I1 n'y a pas de limites inhérentes à ces objectifs. Ils sont associés à la croissance, à la concurrence et à la centralisation, à l'épuisement des ressources non renouvelables, à la destruction des ressources renouvelables et, en ce qui concerne notre espèce, au stress, à l'indifférence et à la dégénérescence. Des objectifs beaucoup plus appropriés seraient la nutrition (en tenant compte de la qualité tout comme de la quantité des aliments ainsi que des besoins individuels particuliers), la satisfaction, le développement et l'établissement d'un système durable. Mais il y a des contraintes inhérentes à ces objectifs car, dans ce ces, il faut penser en termes d'équilibre, de coopération et de décentralisation, de dépendance minimale à l'égard des ressources non renouvelables et d'impact minimal sur les ressources renouvelables. Les êtres humains vivant dans un tel système sont plus susceptibles d'éprouver de la joie, un sentiment d'intégration et d'union avec la terre et ses habitants, et d'avoir aussi le sentiment d'actualiser progressivement leur potential. C'est dans une telle perspective que les solutions suivantes pour combattre les ravageurs peuvent donner leur pleine mesure (Hill 1982a).

Emploi efficace des pesticides

Les efforts ayant pour but d'introduire les méthodes destinées à remplacer les pesticides conventionnels peuvent être classé s sous trois formes d'approche: "efficacité", "substitution" et "restructura- tion" (Figure 1). La gestion intégrée de la lutte contre les ravageurs, telle qu'elle est communement pratiquée, a recours aux pesticides ainsi qu'à des techniques qui, pour la plupart, s'appliquent aux deux premiers groupes. Dans la gestion intégrée, il faut en tout premier lieu se servir de techniques appropriées pour surveiller les ravageurs ou leurs effets (et aussi, idéalement, leurs mécanismes de contrôle naturel). Les techniques de surveillance comportent l'examen courant des cultures et de leur milieu, et des méthodes simples comme le frappage des branches, les filet, les pièges englués et autres pièges contenant des substances attractives comme les phéromones. Ces derniers sont aussi utilisés parfois comme moyens de contrôle, particulièrement pour perturber le comportement reproducteur de certains ravageurs. I1 y a aussi moyen d'accroître l'efficacité des pesticides par l'utilisation de meilleures formules et méthodes d'application (par exemple le développement d'applicateurs électrostatiques) et l'établissement du seuil économique pour chaque espèce de ravageur (Pimentel 1981).

Substitutions des pesticides

La "substitution" a pour objet de remplacer les pesticides extrêmement toxiques, persistants et non spécifiques par des produits moins nocifs ou encore par des moyens biologiques (comme les parasites, les prédateurs et les agents pathogènes des ravageurs). Ces derniers sont particulièrement efficaces contre les ravageurs "introduits". Les parasites comprennent certaines guêpes et mouches et les nématodes. Les prédateurs comprennent par example les coccinelles, les carabidés, les staphylins, les larves d'hémérobes, certaines guêpes, mouches, araignées et autres arachnides, des oiseaux et bien d 'autres animaux. Les agents pathogènes comprennent les bactéries, les champignons, les virus et les protozoaires.

L'introduction massive de mâles stériles ou génétiquement incompatibles au sein des populations de ravageurs s'est révélée efficace pour combattre certaines espèces, notamment les populations isolées. L'emploi des pesticides peut également être réduit par la culture de variétés résistantes et l'installation de pièges pour capturer les ravageurs. Les efforts déployés pour trouver des pesticides plus sélectifs et moins dangereux ont favorisé l'étude de nouveaux pesticides botaniques, d'hormones, de stérilisants et de contraceptifs ainsi que le réexamen des poudres abrasives et absorbantes comme la diatomite, notamment contre les insectes des céré ales en silos et les insectes logés dans les bâtiments.

Bien qu'elles soient, sans conteste, supérieures aux produits chimiques toxiques non spécifiques, les solutions d'efficacité et de substitution envisagées ont également une lacune importante: étant donné que ces solutions sont avant tout curatives, plus elles seront efficaces plus elles protégeront et perpétueront les déficiences du système agricole qui vent à l'origine des problèmes causes par les ravageurs. C'est pourquoi je considère ces solutions comme des approches écologiques "superficielles". Elles demeurent des solutions externes appliquées à des problèmes internes.

Restructuration du système agro-alimentaire afin de prévenir le développement des ravageurs

Les solutions écologiques "profondes" contiennent les éléments de la "restructuration", approche que je préconise pour l'avenir. Parce qu'elle intègre les changements de valeurs mentionnées précédemment; qu'elle situe l'être humain plutôt à l'intérieur qu'à l'extérieur de système alimentaire; qu'elle cherche à résoudre les problèmes de l'intérieur en incorporant et en aidant les processus homéostatiques naturels du système au lieu de recourir à l'application répétee de remèdes de plus en plus inefficaces sur des systèmes mal conçus et déficients (Hill 1981).

Les bases de ces stratégies nouvelles reposent sur les méthodes culturales comme la modification de l'habitat, la gestion des sols, l'emploi de récoltes appâts, la rotation des cultures, les cultures intercalaires et la culture de fleurs qui fournissent du pollen et du nectar à certains parasites et prédateurs des ravageurs. Bien que ces moyens comprennent un grand nombre d'éléments classés dans l'approche "superficielle" comme les variétés résistantes et les agents biologiques, ils ne sont généralement pas utilisés de façon curative mais plutôt à titre préventif.

Parce que l'approche préconisant la "restructuration" n'est encore qu'à ses débuts, on l'associe volontiers au terme agriculture auquel on a ajouté une série de qualificatifs vagues comme "écologique", "ré génératrice","biologique" ou "permanente" ( permaculture). Les solutions viables qui ont été utilisées avec succès agissent généralement en douceur, par des voies indirectes et en un laps de temps assez long, c'est-à-dire qu'elles présentent des caractéristiques radicalement opposées à celles des pesticides. Bien que les maigres fonds dédiés à la recherche sur le système alimentaire devraient être consacrés à l'examen de ces approches, il est d'ores et déjà évident que le principal obstacle au développement de stratégies nouvelles réside dans les comportements "compensatoires" inconscients adoptés par la majorité des êtres humains. En fait, à l'heure actuelle, ces comportements sont généralisés au point d'opérer au détriment de tous les efforts de recherche ou d'amélioration en matière de stratégies nouvelles. Dans cette vue, une "restructuration" au niveau de l'individu est un pré-requis à la "restructuration" au niveau agro-alimentaire. Ce n'est qu'après avoir réussi à établir un esprit de conscience totale qu'il sera possible de passer à la recherche pertinente et de faire avancer les nouvelles conceptions approprié es (Hill & Ott 1982).

Mise en place de l'approche "restructuration"

Pour dé velopper des approches écologiques "profondes", il faut au préalable déceler les forces promotrices et restrictives à l'oeuvre, et renforcer les premières tout en neutralisant les secondes. Sur le plan individuel, cette transformation impose le développement d'un sens d'intégration avec la terre et l'observation attentive des processus d'équilibre et de rétroaction. Elle oblige à étudier le fonctionnement des systèmes naturels, et à les observer longuement pour apprendre à les imiter. Mais surtout, elle oblige chacun à surveiller davantage son propre comportement, à reconnaître son comportement "compensatoire" et à apprendre à s'en débarrasser. C'est là le fondement d'une approche holistique qui reconnait que notre façon de lutter contre les ravageurs n'est en somme qu'un aspect de notre façon de vivre, et c'est en modifiant notre mode d'action et notre comportement général que nous arriverons à changer également notre manière de combattre les ravageurs (et même notre manière de tout faire). Le développement de cette approche aura non seulement des répercussions sur l'avenir de la lutte contre les ravageurs mais principalement sur l'évolution de notre espèce. En fait, il est fort probable que grâce a l'appui donné à ce genre de développement, les approches "profondes" preconisées au jourd'hui seront un jour considérées comme des approches "superficielles" par les générations futures.

Réactions à la présentation du concept de "restructuration" lors d'un colloque

Au cours des lignes qui vont suivre, j'aimerais décrire la présentation de ce texte que j'ai soumis aux participants du colloque. Cette pré sensation aura vingt minutes.

Une journée avant la présentation, des copies de cet article ont été distribuées aux quarante participants du colloque. Ceux-ci ont été informés que l'on supposerait, lors de la presentation, qu'ils aient préalablement lu l'article.

Au tout début de la pré sensation, le modèle (Fig. 1 ) fut expliqué . Ensuite l'audience fut invitée à se concerter, deux par deux, sur les façons possibles d'utiliser le concept de "restructuration" dans la prévention de la maladie humaine. Le but de cet exercice consistait à introduire le concept de "restructuration" de façon telle qu'il n'apparaisse pas menaçant. Les participants trouvèrent, avec facilité, différentes manières de "restructurer" le système de la santé; la discussion fut intense. Dans un deuxième temps, il leur fut demandé d'appliquer cette même approche de "restructuration" au niveau des vergers de pommiers au Québec, et d'écrire leurs idées. En voici le sommaire:

  • - Diminuer les normes de qualité des fruits (6 personnel)
  • - Développer et utiliser des variétés de pommiers résistants (4 personnel)
  • - Utiliser la gestion intégrée (IPM) (4 personnel)
  • - Utiliser les cultures mixtes (4 personnel)
  • - Utiliser les prédateurs et les parasites (2 personnel)
  • - Utiliser les insecticides doux et naturels
  • - Utiliser les pesticides avec modé ration
  • - Utiliser des methodes culturales appropriées
  • - Retrouver l'équilibre et mieux saisir les facteurs négatifs des ravageurs (potential biotique) et les facteurs positifs (résistance du milieu)
  • - Utiliser les variétés résistantes aux ravageurs
  • - Renseigner les producteurs de l'impact des pesticides sur la vie humaine
  • - Considérer minutieusement l'effet des méthodes de lutte sur le milieu biologique et économique en relation avec les activités socio-humaines
  • - Concertation
  • - Education
  • - Mettre de côté nos "normes" économiques, lesquelles nous forcent à dé ranger l'équilibre écologique dans le but d'obtenir des profits à court terme
  • Un modèle du processus par lequel les changement se produisent fut ensuite présenté, Il fut mentionné qu'il y a différentes forces que l'on peut identifier et qui agissent soit pour promouvoir le changement, soit pour l'empêcher. L'auditoire fut ensuite invité à en discuter deux par deux. Une fois de plus, une discussion animée eut lieu. I1 fut alors indiqué que pour amener le changement, il s'avère nécessaire de renforcer les forces promotrices et d'affaiblir les forces restrictives. L'assistance fut alors conviée à identifier les facteurs qui pourraient affaiblir les forces restrictives et ceux qui pourraient renforcer les forces promotrices.

    Voici les résultats:

    1. Comment affaiblir les forces restrictives:

  • - l'augmentation de la recherche reliée au concept de "restructuration" (3 personnel)
  • - une législation gouvernementale plus severe au niveau des pesticides (2 personnel)
  • - le changement dans les critères de qualité des fruits (plus de tolérance) (2 personnel)
  • - une philosophic de vie plus axée sur l'aspect économique
  • - la prise de conscience personnelle
  • - l'éducation des gens sur les effete alimentation
  • - l'utilisation de pesticides à toxicité selectifs
  • - l'effort et la ténacité
  • 2. Comment renforcer les forces

    promotrices:

  • - Changer les critères de qualité des fruits (plus de tolérance) (2 personnel)
  • - Décentraliser le pouvoir (2 personnel)
  • - Améliorer le travail de vulgarisation auprès de tous les groupes de la société afin que chacun réalise mieux tous les facteurs en cause, surtout le bien-être à long terme
  • - A travers la recherche et les médias d'information, tout en demourant objectif
  • Pour clarifier davantage cette approchhe, il fut souligné que la méthode utilisée dans la presentation de cette conférence était elle-même, un exemple du concept de "restructuration".

    Bibliographie

    Hill, S.B. 1977. Agricultural chemicals and the soil. Pp. 18-53. In: Chemicals and Agriculture: problems and alternatives. Canadian Plains Proc. 5, 190 pp. Univ. Regina, Sask.

    Hill, S.B. 1981. Observing stressed and unstressed ecosystems and human systems: means for recovery and value identification. Pp. 1121-1141. In: Absolute Values and the Search for the Peace of Mankind, Vol. 2, 1201 pp. I.C.F. Pr., NY.

    Hill, S.B. 1982. The pesticide debate. Agrologist: 12(1): 19-21.

    Hill, S.B. 1982a. A global food and agriculture policy for western countries: laying the foundations. Nutr. Health 1(2): 108-117.

    Hill, S.B. and P. Ott (eds.) 1982. Basic Techniques in Ecological Farming and the Maintenance of Soil Fertility. 365 pp. Birkhauser, Basel, Switzerland.

    Jackins, H. 1964. The Human Side of Human Beings. 105 pp. Rational Is. Pr., Seattle, WA.

    Kuhn, RS. 1970. Structure of Scientific Revolutions. 2nd edn. 210 pp. Univ. Chicago Pr., Chicago, IL.

    Pimentel, D. (ed.). 1981. Handbook of Pest Management in Agriculture. Vol. lto 3. CRC Pr., Boca Raton, FL.

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