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AGRO-BIO - 350 - 03

LA PHACÉLIE

Table des matières

Par Jean Duval, agr., M.Sc.
mars 1992

La phacélie à feuilles de tanaisie (Phacelia tanacetifolia) de la famille des hydrophylacées est une plante fascinante à bien des égards. Originaire d'Europe de l'est, cette plante est utilisée comme engrais vert, comme culture intercalaire, comme culture fourragère, comme culture mellifère et telle sa cousine P. campanularia, comme plante ornementale. La phacélie est aussi une curiosité pour les spécialistes de la physiologie végétale. Elle est cultivée dans des climats continentaux semi-arides à humides, des climats maritimes et de montagne et s'accomode de plusieurs types de sol même si elle préfére les sols légers.

Peu connue chez nous, cette plante ne compte pas non plus de parents rapprochés dans nos régions, bien qu'il y ait des représentants du même genre dans les régions arides et semi-arides de l'Amérique du Nord. Contrairement à ces autres espèces, la phacélie à feuilles de tanaisie ne provoque pas de réactions allergiques (Munz, 1932).

Le principal obstacle à la culture de la phacélie au Québec est le coût d'ensemencement qui se chiffre en général à plus de 100 $/ha en semis pur.

CROISSANCE

Germination

La germination de la phacélie est des plus capricieuses et constitue un second obstacle à sa culture(1)

En général, on peut compter un délai d'environ 20 jours pour la levée de la plupart des plants, ce qui a été également vérifié au Québec (Cloutier et al., 1992).

Effet de la température

Comme pour toute semence végétale, la germination varie en fonction de la température:

Les graines de phacélie se conservent de 3 à 4 ans dans des conditions normales et jusqu'à 6 ans au sec selon Jablonski (1969). Ce dernier suggère de garder la semence jeune qui peut germer à 5C pour les semis de printemps et de garder la semence plus vieille pour les semis en sol chaud.

Comment améliorer la germination

On peut réduire les problèmes de germination des graines de phacélie de plusieurs façons.

Schulz et Klein (1965) ont obtenu l'élimination de l'inhibition de germination par l'abrasion du micropyle, cette petite extrémité de la graine où se retrouvent les inhibiteurs photosensibles. Il est cependant difficile en pratique d'appliquer ce traitement à un grand nombre de graines.

L'oxygène inactive la plupart des inhibiteurs de la phacélie. Un sol bien aéré sera donc un atout. Une haute concentration d'ions potassium peut favoriser la germination (Cocucci et al., 1986).

Bien que ce soit contraire aux pratiques biologiques, on peut aussi forcer la germination en employant des substances chimiques. Pour déterminer la capacité germinative d'un stock de semence pour l'exportation, les Hongrois mouillent le substrat de germination à l'aide de 500 ppm d'acide giberrelique à la température de 15C (200 ppm sont insuffisants et 1000 ppm excessifs). Le refroidissement des graines à 5C pendant deux jours donne des résultats variables.

Finalement, une trop grande teneur en eau du médium de croissance inhibe la germination.

1. Plusieurs facteurs compliquent la germination de la phacélie (Schulz et Klein, 1965): 1. L'enveloppe de la graine exerce une forte résistance physique 2. Contrairement aux semences de plantes comme la laitue qui exigent de la lumière pour germer, les semences de phacélie sont dites photosensibles car leur germination est inhibée par l'exposition à la lumière 3. La semence de phacélie contient une substance hydrosoluble inhibitrice dont l'activité est indépendante de la lumière ou de la température 4. La semence de phacélie est dormante pendant au moins deux mois après la récolte (Gaspar et Boros, 1984).

Développement végétatif

La phacélie ne se développe pas aussi rapidement que le sarrasin ou la moutarde, complétant son cycle en environ 3 à 4 mois. Elle peut donc avoir du mal à réprimer les mauvaises herbes surtout en début de croissance. Plus tard, son feuillage abondant est un atout dans le contrôle des mauvaises herbes.

La plante atteint de 20 à 90 cm de hauteur et souvent plus. Les feuilles sont finement dentelées comme des feuilles de tanaisie et la plante entière est recouverte d'un court duvet éparse. Les feuilles basales sont oblongues-ovales à ovées et mesurent de 6 à 20 cm. A l'émergence, les jeunes plants ressemblent beaucoup à ceux de la carotte.

Le système racinaire de la phacélie peut représenter jusqu'à 50% de la matière verte aérienne soit environ 1,8 kg de racines/mètre carré. Dans des expériences réalisées à la station expérimentale d'Agriculture Canada à l'Assomption en 1991, la masse racinaire ne représentait toutefois que 6 à 10% de la masse totale (Cloutier et al., 1992). Dans ces essais, les racines des plants semés le 6 août avaient entre 88 et 162 mm de longueur au moment de la récolte le 10 octobre.

Floraison

La phacélie est une plante de jours longs qui ne montre ses multiples jolies fleurs bleu-lavande de 12 mm de large que lorsque les jours ont plus de 13 heures. Typiquement, la floraison commence environ huit semaines après la levée et dure de quatre à six semaines.

Les propriétés mellifères de la phacélie (voir section phacélie comme culture mellifère) ont poussé des chercheurs à étudier sa floraison en détail. La température a une influence marquée sur la floraison de la phacélie. Pour une floraison rapide, il faut une hausse de température au moment de la formation des boutons floraux (Polishchuk, 1966).

UTILISATIONS

Comme engrais vert

La phacélie est employée comme engrais vert et couvre-sol surtout en horticulture et donc rarement sur de grandes étendues. Dans les pays de l'est et plus particulièrement en Allemagne, la phacélie est employée comme culture intercalaire dans le maïs et la culture de betterave sucrière ou comme culture dérobée après des céréales. La phacélie peut améliorer la structure du sol grâce à son système racinaire et s'avère particulièrement utile dans le cas des sols battant.

On sème la phacélie comme engrais vert de pleine saison (semis en fin avril- début mai) ou comme engrais vert de fin d'été (semis jusqu'en fin août). Au Québec, un semis réalisé le 21 août à La Pocatière s'est beaucoup moins développé qu'un semis fait le 9 août. La phacélie supporte des températures de -10C ou même moindres. Dans nos conditions climatiques, la phacélie est sans doute moins indiquée que les crucifères comme engrais vert de fin d'été.

Applications horticoles

Des chercheurs allemands ont constaté qu'un engrais vert de phacélie était le meilleur de différents amendements organiques pour maximiser les rendements de laitue (Schröder et Henkel, 1971). De la même façon, la phacélie est particulièrement compatible comme engrais vert avant le céléri-rave (Jablonska-Ceglarek, 1976a et b) et la pomme de terre (Hofmann et al. 1988).

En Allemagne et dans les pays de l'est, on emploie la phacélie comme couvre-sol hivernal dans les cultures de vignes, de houblons et même dans les vergers.

Dans les houblonnières, on sème la phacélie entre les rangs 10 jours avant la récolte et elle est enfouie vers la fin d'octobre juste avant les premiers gels sérieux. La phacélie augmente le rendement et la qualité du houblon.

La phacélie semée entre les rangs de jeunes pommiers et poiriers comme couvre-sol hivernal dans une pépinière polonaise a réduit de moitié la mortalité des jeunes arbres en année de dommages hivernaux sérieux (Wierszyllowski et Galinska, 1956). La phacélie comme couvre-sol a aussi un effet favorable sur la croissance des jeunes pommiers (Zakotin, 1976; Keremidarska, 1967). Un arboriculteur français, Jean-Marie Ghillebaert, plante de la phacélie ainsi que d'autres fleurs comme le tournesol entre ses rangs de pommiers pour toute la saison afin d'accroître le contrôle biologique des ravageurs (Thorez, 1991). Il sème trois fois pendant la saison 2 kg/ha de phacélie à la volée après avoir griffé et passé le rouleau. Il fait un passage de herse après le semis. Il s'assure que la floraison de la phacélie ne coincide pas avec celle des pommiers. Il semble que la phacélie supporte bien le passage du tracteur même en pleine floraison.

Enfouir ou ne pas enfouir?

La phacélie contient environ 20% de lignine et 30 à 35% de cellulose brute à maturité et ne se lignifie qu'à partir de la floraison. Le broyage des plants avant incorporation est donc en théorie inutile si la plante n'est pas enfouie avant l'hiver. Ainsi, en Allemagne, la phacélie est parfois utilisée comme couvre-sol dans les cultures de maïs et de betteraves, protégeant le sol même après sa mort pendant l'hiver (Buchner et Vollmer, 1984). Le semis direct de la betterave dans les résidus de phacélie cause moins d'écoulement en surface et de pertes de sol que le labour ou le hersage des mêmes résidus l'automne précédent (Wolfgarten et al., 1987).

Il y a des désavantages à laisser les résidus de phacélie sans les détruire ou les enfouir. Premièrement, les plants se couchent et forment un mulch qui retardera le réchauffement du sol au printemps et maintiendra des conditions humides et anaérobiques. Deuxièmement, le mulch de phacélie ne sera pas suffisant pour contrôler les mauvaises herbes au printemps (Huff et al., 1988). Et finalement, si la phacélie a pu produire des graines viables, elle peut elle-même devenir nuisible (Neururer, 1988).

L'enfouissement avant l'hiver est donc conseiller. Après les gels sérieux, la phacélie devient facile à incorporer à la herse à disque ou autrement. A maturité, la plante se couche d'elle-même au sol.

Valeur fertilisante

En culture dérobée, la phacélie peut récupérer de 30 à 40 unités d'azote par hectare sous forme de nitrates, soit environ 50 g d'azote/kg de matière sèche. La phacélie peut prélever autant de phosphore que les crucifères en semis de mi-été (Robitaille, 1990). Le coût élevé de la semence de phacélie au Québec la rend moins intéressante que la moutarde du point de vue de la valeur fertilisante comme engrais vert d'automne.

Semis

Comme engrais vert, la phacélie est semée à des taux variant entre 10 et 20 kg/ha et à des profondeurs variant entre 0,5 à 2 cm selon les auteurs, 12 kg/ha et 1.5 cm de profondeur étant des valeurs standards. Etant donnée la germination capricieuse des graines de phacélie et le coût de la semence, le semis à la volée est risqué. L'utilisation d'un semoir à légume ou de type brillon est préférable. On compte 500 graines par gramme de semence.

Pour éviter l'inhibition par la lumière, on aura intérêt à préparer un très bon lit de semence. Ceci permettra d'obtenir une profondeur de semis constante et donc un bon équilibre entre le besoin de noirceur de la graine et le placement peu profond qu'exige cette petite semence. On recommande également le raffermissement du sol avant ou après le semis à l'aide d'un rouleau, surtout par temps sec. Le binage en post-émergence est utile pour donner un bon départ à la culture. Pour ceux qui serait tentés de recourir aux herbicides en début de croissance, des expériences autrichiennes ont démontré que la phacélie est endommagé par les herbicides habituels (Neururer et Herwirsch, 1985).

La phacélie comme engrais vert est quelquefois semée en association avec d'autres espèces, par exemple, avec le sarrasin à raison de 8 kg/ha de phacélie pour 40 kg/ha de sarrasin ou avec le lupin à raison de 5 kg/ha de phacélie pour 150 kg/ha de lupin (Monfort, 1987).

Lorsqu'on emploie la phacélie comme culture intercalaire, il est important de s'assurer qu'elle ne fleurira pas en même temps que la culture principale, en quel cas les pollinisateurs négligeraient cette dernière en faveur de la phacélie.

Production de biomasse

Le rendement végétatif (biomasse au-dessus du sol) de la phacélie varie selon les auteurs de 3 à 7 t/ha, 4 t/ha étant la valeur la plus fréquemment citée. Au Québec, les rendements obtenus de différents essais varient de 1.26 à 4.50 t/ha selon la date de semis (Cloutier et al., 1992; Jobin, 1991; Robitaille, 1990).

Comme engrais vert, on ne fertilisera la phacélie que si elle est précédée d'une culture exigeante comme le poireau ou la pomme de terre. On appliquera alors 40 à 50 unités d'azote. Aucune fertilisation n'est requise derrière un lisier.

Tableau 1 - Résultats d'essais d'engrais vert de phacélie réalisés au Québec

Référence

Type de sol

Taux de semis

Date

semis / récolte

Matière sèche

aérienne (t/ha)

Robitaille (1990) Argile

3.0

5.5

09-08 / 20-10

21-08 / 20-10

3.52

1.26

Jobin (1991) Loam

Loam sablo-gravel

?

?

17-08 / 30-10

fin07 / 25-10

3.16

4.50

Cloutier et al.(1992) Loam sableux

10

10

30-05 / 10-07

06-08 / 10-10

4.15

2.95

Comme culture mellifère

La phacélie est une plante mellifère extraordinaire. Elle attire les abeilles et quantité d'autres insectes pollinisateurs qui en font un miel de couleur foncée. Les rendements de miel obtenus par différents chercheurs avec la phacélie en semis pur varient entre 134 et 441 kg/ha et un rendement maximum potentiel de 1129 kg/ha pourrait être atteint selon Zimna (1959). Lorsqu'en mélange avec d'autres plantes, le rendement de miel varie de 30 kg/ha (Jablonski, 1964) à 150 kg/ha (Vesely, 1958). Il faut noter que le rendement en sucre de la phacélie peut être jusqu'à quatre fois moindre en mélange qu'en semis pur.

La composition en glucides du nectar de la phacélie est du type contenant peu de sucrose et beaucoup de sucre réducteurs (Ivanov et Vachev, 1984).

La production de nectar et la concentration en sucre de la phacélie augmentent pendant la matinée pour atteindre un maximum vers 12:00 ou 13:00 et diminuer par après jusqu'à 15:00. Les abeilles la visite surtout entre 11:00 et 16:00. Une seule fleur est visitée de 12 à 15 fois par les abeilles (Mel'nichenko, 1963).

La production de nectar varie selon les conditions climatiques. La production de nectar et la concentration en sucre sont à leur meilleur lorsque la température est entre 16 et 24C et l'humidité relative entre 55 et 70% (Jablonski, 1960). En Pologne, une fleur produit en 24 heures de 1,02 à 1,62 mg d'un nectar contenant entre 15,4% et 36% de sucre (Zimna, 1959) et même 46% (Jablonski et Skowronek, 1983). En Italie et donc en climat plus sec, la production de nectar oscille entre 0,42 et 0,79 mg/fleur avec un contenu en sucre entre 18 et 27% (Orsi et Biondi, 1987). Le tableau suivant donne les résultats qu'on obtenu des chercheurs roumains sur la variation de la production nectarifère de la phacélie en fonction des années.

Tableau 2 - Variation nectarifère de la phacélie en fonction des années

Année Rendement en nectar(mg/fleur/jour)

Concentration en sucre (%)

  maximum minimum moyenne maximum minimum moyenne
1956 (année mouillée) 3.18 0.26 1.53 66 14 28.7
1957 (année normale) 2.06 1.10 1.72 36.9 28.7 31.1
1958 (année sèche) 0.263 0.064 0.112 71.3 36.5 51.8
Source: Anghel et al. (1964)

Comparaison avec d'autres espèces

La phacélie est l'une des plantes préférées des abeilles avec la bourrache (Borrago officinalis) et le mélilot (Melilotus alba), plantes qu'elles préfèrent au trèfle (Teittinen, 1980). Petkov (1958) a même observé qu'elles préféraient la phacélie à la bourrache et au sainfoin. Balzekas (1978c) a toutefois noté que les abeilles visitent la phacélie moins souvent que le mélilot lorsqu'elles ont le choix.

D'autres espèces de phacélie (P. whitlavia, P. grandiflora et P.viscida) produisent plus de nectar et de sucre par fleur que P. tanacetifolia mais la récolte de miel est quand même supérieure avec cette dernière en raison du plus grand nombre de fleurs (Zimna, 1960).

Selon une étude lithuanienne (Mize, 1978) qui comparait le contenu en sucre de 100 plantes et le rendement en sucre de 15 plantes dont trois sortes de trèfle, le mélilot, le saule et le tilleul, la phacélie arrive première avec 246 kg/ha de sucre. Dans une autre étude lithuanienne qui comparait plus spécifiquement le mélilot et la phacélie (Balzekas, 1978c), la production de nectar par 100 fleurs de la phacélie était sept fois supérieure à celle du mélilot.

Semis

Comme plante mellifère, la phacélie est semée à des taux de semis plus faibles que comme engrais vert. Lorsque le taux de semis excède 10 kg/ha, le contenu en sucre du nectar diminue, les plants sont plus petits et poussent moins vite (Jablonski, 1960). En Finlande, Teittinen (1980) recommande un taux de semis de 5 à 8 kg/ha, un espacement de 12,5 ou 25 cm entre les rangs et 50 unités d'azote à l'hectare. En Roumanie, Sanduleac et al. (1961) ont obtenu le meilleur rendement en nectar en semant de 6 à 10 kg/ha de phacélie avec un espacement entre les rangs de 30 cm et une fertilisation de 200 kg/ha de superphosphate.

En semant à différents moments, on influence la durée de la floraison. Ainsi, en Ukraine, les semis en juin et août donnent les floraisons les plus longues. Des semis trop denses racourcissent la floraison de 12 jours. En Pologne, les semis entre le 31 mai et le 15 juin donnent le plus de fleurs par mètre carré. Les semis plus tard dans la saison ralentissent la croissance, diminuent la production de sucre et attirent moins les abeilles. Jablonski et Skowronek (1983) conseillent la moutarde plutôt que la phacélie pour les semis en juillet.

Ces faits sont à vérifier pour le Québec.

Comment augmenter le potentiel mellifère

Il existe plusieurs façons d'accroître le potentiel mellifère déjà intéressant de la phacélie. Petkov (1959) suggère de prolonger la période de floraison en tondant une partie de l'étendue de phacélie lorsque les boutons floraux apparaissent. La phacélie refleurira alors environ 25 jours plus tard, ce qui diminuera toutefois la récolte de graines.

En semant de façon continue de mai en fin d'été, on peut aussi obtenir une floraison continue de juillet à l'automne (Polishchuk, 1966).

La fertilisation en certains oligo-éléments permet d'accroître le potentiel mellifère de la phacélie. Kartashova (1958) a pu accroître la production de sucre de la phacélie de 2.5 à 4.5 fois en fertilisant une parcelle de 10 mètres carrés avec une solution liquide contenant 2g d'acide borique, 0,5 g de permanganate de potassium et 0,1 g de molybdate d'ammoniaque par litre d'eau. Les plants ainsi traités au stade bouton ont produit plus de branches et de fleurs et les semences de ces plants semées l'année suivante ont également donnés des plants produisant plus de nectar. L'effet le plus marqué provenait de la fertilisation au bore.

En soumettant des graines de phacélie à un champ magnétique avant de les semer, Rosca et al. (1972) ont augmenté la quantité de nectar produit de 57%, la concentration de sucre de 13%, la quantité de fleurs et finalement le rendement en miel de 95%.

Comme culture fourragère

Aubert (1980) mentionne que la phacélie est un fourrage apprécié des animaux, surtout après un gel et qu'elle peut être ensilée. Elle peut être récoltée ou pâturée de 5 à 8 semaines après le semis. La phacélie produit plus de fourrage que le mélilot (Petkov, 1959). Il s'agit d'un fourrage pauvre en fibre mais riche en protéines avec 17 à 18 % de protéines (base matière sèche) à très bon profil d'acides aminés. Des agneaux nourris en zero-grazing ont préféré la phacélie au chou fourrager tant que le contenu en fibre de la phacélie n'excédait pas 20% de la matière sèche (Daniel et Zobelt, 1986).

Le plus souvent dans les pays de l'est, la phacélie a un usage mixte, c'est-à-dire qu'elle sert à la fois pour la production de miel et la production de fourrage. Pour cette double fin, on l'associe généralement à une autre plante fourragère. La phacélie augmente le taux de protéines des mélanges fourragers et stabilise les rendements peu importe le sol (Vesely, 1958, 1959, 1961 et 1962).

Le mélange avec une légumineuse donne de bons résultats. En Bulgarie, Petkov (1966) suggère le mélange pois-phacélie à raison de 150 kg/ha de pois et 5 kg/ha de phacélie, ce qui permet d'obtenir un bon rendement fourrager comme un bon rendement de miel. Un autre mélange intéressant pour la production mixte constitue en 140 kg/ha de vesce et 5 kg/ha de phacélie (Petkov, 1958). Polishchuk (1960) a obtenu une production de sucre variant entre 55 et 160 kg/ha avec un mélange de lupin et de phacélie.

Le mélange avec des céréales peut être moins heureux. L'association avec l'orge n'est pas recommandée car l'orge a tendance à étouffer la phacélie (Balzekas, 1978a). Par contre, le mélange avec le maïs à raison de 20 kg/ha de maïs et 3 kg/ha de phacélie n'affecte pas la phacélie sauf pour un retard de quelques jours de la floraison et constitue un des meilleurs mélanges selon Chergik (1966).

Le mélange avec des crucifères (B. campestris ou B. napus) est recommandé en Tchécoslovaquie comme mélange fourrager à implanter dans les chaumes de céréales (Lesak, 1985).

Des mélanges complexes ont été mis au point par Vesely (1959). Au printemps en sol lourd, il conseille le mélange suivant: 7 kg/ha de phacélie, 60 kg/ha de vesce, 30 kg/ha de pois, 30 kg/ha d'avoine, 30 kg/ha d'orge et 30 kg/ha de cynosorus(2). En sol léger, la quantité de vesce est diminuée à 40 kg/ha et la quantité de pois augmentée à 50 kg/ha. Le sarrasin peut aussi être introduit dans le mélange.

2. Une espèce de graminée fourragère fréquente en Europe et en Asie

Pour la lutte aux ravageurs

La phacélie est une très bonne plante à introduire dans une rotation parce qu'elle fait partie d'une famille de plantes non-cultivées. Ainsi, sa culture va briser le cycle de développement des parasites et des maladies spécifiques des autres familles végétales.

Nématodes

La phacélie est souvent considérée comme une plante nématicide. Des recherches françaises citées par Antoine (1984) ont démontré une diminution de 20% des populations de nématodes dans la culture de la betterave grâce à une rotation avec la phacélie. Muller et Steudel (1983) ont obtenu une diminution de 30% des populations du nématode de la betterave (Heterodera schachtii) dans des parcelles fortement infestées avec des semis de phacélie en culture dérobée étalés de la mi-juillet à la fin août. Steudel et al. (1985) ont observé une réduction des populations du même nématode grâce à la culture de P. tanacetifolia var. Angelia mais surtout à des profondeurs de 30 à 45 cm. Cette réduction en profondeur est importante car elle empêche le transfert éventuel de larves vers la surface.

La phacélie n'a pas toujours d'effets sur les populations de nématodes. Behringer et Furst (1985) ont trouvé qu'une culture intercalaire de phacélie n'augmentait ni ne diminuait les populations du nématode Heterodera schachtii dans la culture de la betterave. Selon une étude allemande qui a duré quatre années (Hirling, 1977), la phacélie ne réduit pas les populations du nématode Pratylenchus neglectus. En fait, contrairement au radis huileux qui réduit drastiquement ces populations, il y avait un accroissement des populations et un retard du déclin naturel de P. neglectus avec la culture de la phacélie. Le radis huileux est aussi 50% plus efficace que la phacélie pour réduire les populations H. schachtii (Schlang, 1989). Augustin et Sikora (1989) ont établi que la phacélie est un hôte acceptable pour le nématode de la féverole (Ditylenchus dispaci). La phacélie comme nématicide n'est donc pas recommandable dans tous les cas.

Insectes

Selon une étude allemande (Sengonca et Frings, 1988), on peut contrôler les pucerons dans la culture de la betterave sucrière en plantant de la phacélie au coin des champs. La phacélie attire un grand nombre de syrphides prédateurs qui vont ainsi contrôler les pucerons. De la même façon, des bandes de phacélie en bordures de champs de blé d'hiver permettent d'attirer des carabes et des syrphides (Klinger, 1987). De même, une culture de phacélie voisinant une culture de chou en Pologne a attiré quatre espèces de syrphides qui ont ainsi attaqué trois espèces de pucerons présentes sur les choux (Kowalska, 1986).

En verger, la phacélie attire un grand nombre d'insectes bénéfiques, ce qui augmente l'efficacité des agents de contrôle biologique. Des chercheurs soviétiques ont accru le parasitisme de la cochenille de san josé (Quadraspidiotus perniciosus) par Aphytis proclia de 5% à 75% en faisant trois semis successifs de phacélie entre les rangées de pommiers (Telenga, 1958). La phacélie permet également d'accroître les populations de trichogrammes en général et celles de la guêpe Aphelinus mali qui contrôle le puceron de la pomme.

Maladies

La phacélie serait un hôte des virus BYV et BMYV de la betterave (Proeseler et al., 1987) mais n'aurait pas d'incidence sur le BNYVV (Muller et Kubadinow, 1985). La phacélie permettrait de réduire les risques de maladies racinaires du blé comme précédent à cette culture (Minas, 1991).

VARIÉTÉS

Il existe des variétés horticoles sélectionnées surtout pour l'apparence des fleurs (exemple: variété bleu clair).

Certaines variétés sont supérieures pour la production de miel. Ainsi, la variété Polifaci, un hybride tétraploïde, est supérieure à la variété Angelia en terme de contenu en sucre (40% vs 34%) et de production de nectar (1,09mg/fleur/jour vs 0,94) selon Ferrazi et Sofi (1986). La variété polonaise Stala développée en station n'est pas mieux que les variétés locales pour la production de miel (Jablonski et Skowronek, 1982). Phaci est une variété hybride tétraploïde. En Europe de l'est, on a accru les propriétés mellifères de la phacélie par sélection et croisement des plantes locales. Gavrilova (1966) en Bulgarie a ainsi pu améliorer le rendement en sucre jusqu'à 42% de plus et Cirnu (1969) en Roumanie de 63% de plus.

SOURCES DE SEMENCES

A. Labonté
3410 Chemin Chambly
Longueuil, Québec
téléphone: (514) 670-3875
Variété non-identifiée, 35$/kg (prix 1991)
 
Minas seed co-op ltd.
P.O.Box 130
Canning, Nouvelle-Écosse
B0P 1H0
téléphone: (902) 582-3346
télécopieur: (902) 582-7785
Variété Gipha et possiblement d'autres variétés, 10$/kg (prix 1991)
Placer les commandes en janvier ou février
 
Pinetree Garden Seeds
Route 100
New Gloucester
ME 04260
Tel:207 926-3400
Fax:207 926-3886
Variété non-identifiée, semences coûteuses et en sachets pour les jardins
 
Léonides
"Lourdines"
86120 Curçay sur Dive
FRANCE
Semence biodynamique, variété non-identifiée, environ 14$/kg
 
Semences Garneau et frères
26 rue Léon-Rudent
Boîte postale 8, 59310 Orchies, FRANCE
téléphone: 20 71 69 80, télécopieur: 20 61 66 46

Bibliographie

Anghel, G., E.Mavromati et T.Ursu. 1961. [Nectar secretion in Phacelia tanacetifolia in Bucharest region.] Apicultura, Bucuresti, 14(1):6-16.

Anonyme. 1989. Un autre engrais vert:la phacelia. Du sol à la table, 2:13-14.

Antoine, D. 1984. La phacélie au jardin. Les Quatre Saisons du Jardinage, n25, mars/avril 1984:38-40

Aubert, C. 1980. Les engrais verts. Document technique ACAB.

Augustin, B. et R.A. Sikora. 1989. Studies on host range of the normal and giant faba bean races of Ditylenchus dispaci. Nematologia Mediterranea, 17(1):63-66.

Balzekas, J.A. 1978a. [Phacelia and barley mixture grown as bee forage.] Lietuvos Zemdirbystes Mokslinio Tyrimo Instituto Darbai, 22:113-116.

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